AUX FOLIES
aux folies, 8 rue de belleville, paris 20e
Les Folies sont tenues depuis les années 70 par une famille kabyle. Le père qui fut à l'origine de cette reprise, a aujourd'hui pris ses distances vis à vis de l'activité et intervient seulement en gérant. Il possède 5 bistrots à Paris (dont Les Rigoles, 334 rue des Pyrennées) tenus chacun par un membre de la famille ayant auparavant été dûment éprouvé par un passage aux Folies. L'implantation des Folies dans le quartier de Belleville, le transforme en «bistrot-test», une sorte de rite de passage imposé à chaque serveur dans l'espoir de posséder un jour aussi son propre établissement. Le quartier n'est pas réputé facile. Dernier quartier populaire de Paris, il est aussi animé par de nombreux marginaux issus de squats d'artisteset quelques SDF.
menad
L'autre particularité qui caractérise «l'esprit kabyle», est l'importance de la famille et l'attachement du personnel à son propre bistrot. Contrairement au Cyrano qui ferme chaque week-end, les Folies sont ouvertes tous les jours de la semaine. Une équipe «spécial week-end» prend le relais, ménageant à Menad, Rabah et Meziane un jour pour souffler. Seulement pour ces derniers les Folies représentent plus qu'un simple lieu de travail. Il n'est pas rare de les apercevoir en fin de semaine, installés à leur terrasse ou accoudés à leur comptoir. Ils ne peuvent s'en extraire. Les relations intenses qu'ils entretiennent avec le lieu et la clientèle, au cours de la semaine, les empêchent de s'en dissocier nettement, mettant en évidence le fait qu'au delà de l'aspect commercial existe une vraie connivence affective avec l'endroit. Leur profession est une profession de contact, de relations humaines, ils côtoient chaque jour des visages qui, par leur quotidienneté, deviennent ceux de leur famille. Et ils n'oublient pas que dès le lundi matin, ils devront réendosser un masque de réserve, réinstaurant ainsi une distance entre eux et les clients.
meziane
A la fermeture des Folies, un étrange cordon ombilical se déroule, transférant une à une vers le Zorba les silhouettes chancelantes d'une clientèle encore assoiffée. Malgré l'opinion peu sympathique qu'elle manifeste à l'égard de ce second bistrot, elle ne peut s'empêcher de le rejoindre d'un pas mécanique, guidée hypnotiquement par le néon rouge qui clignote ...
Zorba... Zorba... Zorba...