Deux grands
axes de sociabilité agissent dans l'enceinte du bistrot. L'un concerne
une recherche formelle des sens autour d'adhésions associatives,
l'autre, une recherche plus informelle privilégiant des comportements
et des attitudes particulières dans les rapports d'amitié.
Belleville, aujourd'hui fortement menacé par les promoteurs immobiliers,
voit naître de nombreuses associations concernant la défense
du quartier, telle la «Bellevilleuse». Fanfan est un des rares
bistrots réactionnaires, animé d'un fort militantisme. Le
bistrot, lui-même sous le coup de l'expropriation, est voué
à disparaître prochainement. Comme nous l'avons vu précédemment,
sa clientèle a réagi en créant une association lançant
des bons de souscriptions afin qu'elle puisse se réinstaller ailleurs.
D'autres cafés dans le 20ème arrondissement se transforment
en forums pour livrer combat aux promoteurs. C'est le cas du Piston Pélican
dans lequel des artistes «squaters» se réunissent. Le
bistrot devient alors une véritable institution qui a le pouvoir
de réunir des gens autour d'une cause et créer des cellules
de résistance en conflit avec la gestion étatique et municipale.
C'est d'ailleurs une des raisons pour lesquelles le pouvoir politique a
fortement combattu sa prolifération au début du siècle.
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